Biographies des Missionnaires dont il est souvent question dans l'histoire de l'Eglise de Corée

 

Ces textes sont des versions légèrement abrégées des biographies que l’on trouve sur le site IRFA,

 

1. Corée

 

(Saint) AUMAÎTRE, Pierre. Originaire d’Aizecq (Charente), il naquit le 8 avril 1837. Après avoir fait ses études au petit séminaire de Richemont et au grand séminaire d’Angoulême, il entra minoré au Séminaire des Missions-Etrangères le 18 août 1859. Promu au sacerdoce le 14 juin 1862, il partit le 18 août suivant pour la Corée où il ne put pénétrer qu’en juin 1863. Il resta un mois à Séoul, auprès de Mgr Berneux, et alla étudier la langue à Son-kol. En septembre 1864, on le chargea d’un district dans la province de Gyeonggi. Il se trouvait à Sai-am-kol quand éclata la persécution de 1886 ; s’étant constitué prisonnier pour éviter de mauvais traitements à ses chrétiens, il fut conduit à Séoul et jeté en prison. Il confessa la foi dans les tortures, fut condamné à mort et décapité le 30 mars 1866, à Syou-yeng, province de Chungcheong, avec Mgr Daveluy et le missionnaire M.-L. Huin. Il a été béatifié le 6 octobre 1968 et canonisé le 6 mai 1984.

 

 

(Saint) BEAULIEU, Bernard-Louis naît le 8 octobre 1840, à Langon (Gironde). Il fait ses études au petit séminaire de Bordeaux, et arrive diacre au Séminaire des Missions-Etrangères le 28 août 1863. Ordonné prêtre le 21 mai 1864, il part le 15 juillet suivant pour la Corée. Au commencement du mois de novembre il arrive en Mandchourie, à Tcha-keou (Notre-Dame-des-Neiges). Le 27 mai 1865, il pénètre en Corée, et, en juin, il va étudier la langue dans un village des environs de Séoul. Au début de 1866, il est chargé d’un petit district à quelques lieues de la capitale, lorsque la persécution éclate. Il est dénoncé par son domestique, arrêté et emmené à Séoul. Jeté en prison, il y retrouve son évêque, Mgr Berneux, et deux missionnaires, les pères Dorie et Bretenières. Le 8 mars 1866, il est conduit à Saenam-teo, à peu de distance de Séoul, avec les trois autres apôtres ; il est décapité après l’évêque et le père de Bretenières.

 

 

(Saint) BERNEUX, Siméon-François naît le 14 mai 1814 à Château-du-Loir (Sarthe), fait ses études au collège de sa ville natale, puis à celui du Mans, et enfin au petit séminaire de Précigné et au grand séminaire du Mans. Il est ordonné prêtre le 20 mai 1837, et professe ensuite la philosophie au grand séminaire de son diocèse. Il entre au Séminaire des Missions-Etrangères le 15 juillet 1839, et en part le 15 janvier 1840 pour le Tonkin occidental où il arrive en janvier 1841. A peine installé à Phuc-nhac, il est arrêté le 11 avril, emmené à Hué, et incarcéré avec quatre missionnaires et, comme eux, condamné à mort avec sursis. C’est seulement en mars 1843 que les cinq prêtres recouvrent la liberté, grâce à l’intervention énergique du commandant Favin-Lévêque, commandant de la corvette Héroïne. Cet officier voulait les ramener en France, mais, arrivé à l’île Bourbon, le P.Berneux obtient de pouvoir se rendre à Macao.

Deux mois après son arrivée en cette ville, il part pour la mission de Mandchourie ; il s’y trouve en mars 1844. Il étudie la langue dans le Leao-tong, auprès de Mgr Verrolles dont il partage les travaux, et dont il devient le provicaire en 1849. En 1854, il est choisi comme coadjuteur par Mgr Verrolles, qui se prépare à le sacrer évêque de Trémite. Cependant, Mgr Ferréol, vicaire apostolique de Corée, se basant sur un bref du 22 mars 1844, l’avait nommé coadjuteur ; or, il meurt peu de temps après, le 3 février 1853. Transmis à Rome, le souhait de Mgr Ferréol est ratifié, et le P. Berneux est nommé évêque de Capse et vicaire apostolique de Corée. Ces brefs lui parviennent trois jours avant qu’il soit sacré évêque de Trémite ; il est donc sacré évêque de Capse le 27 décembre 1854, à Cha-ling. Il se met en route le 17 janvier 1855 par Chang-haï.

En mars 1856 il arrive à Séoul et commence l’étude du coréen. Au mois de novembre, il entreprend la visite de ses chrétiens. Un séminaire est établi. Deux imprimeries sont installées. En 1857 il nomme le P. Daveluy comme coadjuteur et le consacre avant de réunir ses prêtres en synode. Le 23 février, 1866, l’évêque est arrêté et jeté en prison ; trois missionnaires, les pères Bretenières, Beaulieu et Dorie, le rejoignent bientôt. Ils sont décapités à Saenam-teo à une lieue de Séoul, le 8 mars 1866. Son corps, d’abord enterré au lieu de l’exécution, est exhumé cinq mois plus tard par les chrétiens qui le portent à une demi-lieue au sud de Séoul, sur la montagne Ouai-ko-kai. Le 30 octobre 1899, ses restes sont transférés au séminaire à Yongsan, ensuite dans la cathédrale de Séoul, ainsi que ceux de Mgr Daveluy, des pères Aumaître, Beaulieu, Dorie, Huin, Petitnicolas et Pourthié. Il est béatifié le 6 octobre 1968 et canonisé le 6 mai 1984.

 

 

(Saint) RANFER DE BRETENIERES, Simon-Marie-Antoine-Just, naît dans la paroisse Saint-Pierre à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) le 28 février 1838. Après avoir commencé ses études philosophiques et théologiques au séminaire de Saint-Sulpice à Issy, il entre tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 25 juillet 1861. Il reçoit l’ordination sacerdotale le 21 mai 1864. Le 15 juillet 1864, il part pour la Corée ; au mois de novembre, il s’installe en Mandchourie. Le 27 mai, 1865, il réussit à entrer dans sa mission. Arrêté le 25 février 1866 à Séoul, il est emprisonné. Il est décapité le 8 mars 1866, à Saenam-teo, non loin de Séoul. Son corps, avec ceux de Mgr Berneux et des pères Beaulieu et Dorie restent exposés pendant trois jours, puis sont enfouis dans le sable. Vers le mois d’août de la même année, avec ceux des pères Pourthié et Petitnicolas, martyrisés le 11 mars 1866, ils sont inhumés sur la montagne dite Oai-ko-kai, à une demi-lieue de Séoul. Le 30 octobre 1899, tous sont exhumés, et portés provisoirement au séminaire de Yong-san. Le 10 septembre 1900, ils sont déposés dans le caveau de la cathédrale de Séoul. Toutefois, le corps du père de Bretenières a été rapporté en France en 1911. Il a été béatifié le 6 octobre 1968 et canonisé le 6 mai 1984.

 

 

BRUGUIÈRE, Barthélemy vient au monde le 12 février 1792 à Raissac d’Aude dans le département du même nom. Il fait ses études à Narbonne. Il achève ses études théologiques au grand séminaire de Carcassonne et reçoit le 23 décembre son ordination sacerdotale. Il est très vite nommé professeur dans cet établissement où il enseigne la philosophie pendant quatre ans, puis la théologie. Entré au Séminaire des Missions-Etrangères le 17 septembre 1825, il part pour le Siam le 5 février 1826.

Tout en étudiant la langue du pays, il s’occupe du séminaire de Bangkok et dès qu’il arrive à peu près se faire comprendre, il ajoute l’exercice du ministère à l’enseignement.

En vertu d’un bref du 5 février 1828, son évêque, Mgr E. Florens, l’ayant choisi en 1829 pour coadjuteur, il reçoit le titre d’évêque de Capse. Sacré le 29 juin de la même année à Bangkok, il se fixe dans l’île de Penang.

Sachant que la Corée se trouve sans prêtre depuis longtemps, Mgr Bruguière offre de s’y dévouer. Le Saint-Siège accepte et un bref lui confie le 9 septembre 1831 la Corée qu’un autre bref daté du même jour érige en Vicariat apostolique. Dès qu’il connaît la décision de Grégoire XVI, il fait ses préparatifs de départ et s’embarque le 12 septembre pour gagner sa nouvelle Mission, qui est bientôt formellement acceptée par la Société des Missions étrangères. De Macao, il passe au Fujian et se rend, au prix de bien des fatigues et à travers mille périls, dans la Tartarie. Le 8 octobre 1834, il est à Sivang où l’attend un de ses missionnaires, le Père P. Maubant.

Il a encore plus d’une épreuve à subir et il lui faut échanger bien des messages pour décider les Coréens à le recevoir, car un prêtre chinois les pousse à refuser tout missionnaire français, sous prétexte que la présence de l’un d’eux provoquerait des persécutions. Son ignorance de la langue et des coutumes chinoises accentue encore les difficultés de son voyage. Néanmoins les derniers obstacles finissent par s’aplanir et il quitte Sivang le 7 octobre 1835 pour se rendre en Mandchourie. Mais il est épuisé et, le 20 du même mois, il succombe à Pie-li-keou. On inhume sa dépouille mortelle sur le versant méridional de la montagne voisine. En 1931, centenaire de l’érection de la Corée en Vicariat apostolique, ses dépouilles ont été exhumées et reposent désornais dans le cimetière des missionnaires à Yongsan, Séoul. Depuis 2024 l’archidiocèse de Séoul a ouvert un processus de béatification.

 

 

CALAIS, Adolphe-Nicolas naquit le 3 août 1833 à Crion (Meurthe-et-Moselle). Il entra minoré au Séminaire des Missions-Etrangères le 23 juillet 1858, reçut la prêtrise le 2 juin 1860, et fut envoyé en Corée le 25 juillet suivant. Il réussit à pénétrer par mer dans sa mission, en 1861, en compagnie de MM. Landre, Joanno et Ridel. Leur jonque quitta Tche-fou le 19 mars, et le 28 elle fut accostée par la barque des chrétiens coréens qui les conduisirent à Séoul.

Pendant la persécution de 1866, il courut de très grands dangers, mais put s'enfuir. Au commencement d'octobre, il passa en Chine avec le P. Féron. En 1867 il se rendit en Mandchourie et tenta, sans succès, de retourner en Corée. Il quitta la mission et la Société des MISSIONS-ETRANGÈRES en 1870 pour entrer à la Grande Trappe, à Soligny (Orne). Il fut nommé, en février 1884, aumônier des Trappistines à Maubec, Montélimar (Drôme), où il mourut le 22 mai de la même année.

 

 

(Saint) CHASTAN, Jacques-Honoré vit le jour à Marcoux (Basses-Alpes), le 7 octobre 1803. Il commença ses études au Brusquet, les continua au petit séminaire d'Embrun, et les termina au grand séminaire de Digne. Après son ordination sacerdotale, qui eut lieu le 23 décembre 1826, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères le 13 janvier 1827. Le 22 avril suivant, on l'envoya à Macao, en laissant à Baroudel, le procureur des Missions-Etrangères dans cette ville, le soin de sa destination. A peine débarqué, il demanda à être envoyé en Corée : son désir ne fut pas immédiatement réalisé. Il fut nommé professeur au Collège général à Pinang.

Quand Mgr Bruguière partit pour la Corée, il se proposa à l'évêque qui l'agréa. En mai 1833, il retourna à Macao, d'où il s'embarqua en septembre pour le Fo-kien, et à travers la Chine et la Mandchourie gagna la frontière coréenne ; mais, ne rencontrant personne pour l'introduire, il se retira à Pékin. En attendant une occasion favorable, il accepta d'exercer le ministère dans le Chang-tong, et pendant deux ans il administra un district de cette province.

A la fin de 1836, il retourna à la frontière de la Corée, et attendit à Pien-men les chrétiens qui devaient venir l'aider à pénétrer dans sa mission, ce qui, pour tous, était défendu sous peine de mort. Le 31 décembre, il réussissait à tromper la surveillance des douaniers à la faveur d'une nuit obscure, et, le 15 janvier 1837, il parvenait à Séoul. Il y étudia la langue, et après Pâques, alla visiter quelques chrétientés dans les provinces voisines. En 1838, il administra les stations du sud, et envoya un catéchiste dans les îles Ryukyu.

L'année suivante, une violente persécution s'étant déchaînée, son évêque, Mgr Imbert, déjà arrêté, l'engagea à se livrer aux satellites, afin d'éviter des tortures aux fidèles ; il obéit aussitôt, rejoignit l’autre missionnaire, Maubant, et le 6 septembre, tous deux se constituèrent prisonniers, après avoir écrit une très belle lettre d'adieu à tous les membres de la Société des Missions-Etrangères. Conduits à la capitale, ils furent incarcérés avec Imbert, cruellement frappés, et condamnés à mort avec lui. J.-H. Chastan fut décapité le 21 septembre 1839, à Saenam-teo près de Séoul. Ses restes et ceux des deux autres martyrs demeurèrent exposés pendant trois jours ; ensuite ils furent sommairement inhumés dans le sable du lieu d'exécution, et, en 1843, transférés à la montagne dite Samseong-san (montagne des trois saints). Ils reposent depuis le mois de mai 1903 dans le caveau de la cathédrale de Séoul. La Cause de Béatification du martyr fut introduite par un décret en date du 24 septembre 1857. Il fut béatifié le 5 juillet 1925 et canonisé le 6 mai 1984.

 

 

(Saint) DORIE, Pierre-Henri est né le 23 septembre 1839 à Saint-Hilaire-de-Talmont (Vendée). Elève au petit séminaire des Sables-d'Olonne et au grand séminaire de Luçon, il entre minoré au Séminaire des Missions-Etrangères le 23 août 1862. Il est ordonné prêtre le 21 mai 1864. Destiné à la mission de Corée, il part le 15 juillet suivant. Vers la fin de novembre 1864, il commence l'étude de la langue dans la chrétienté de Sioung-io, près de Yang-kouan en Mandchourie. Il y reste jusqu'en avril 1865, et peut alors pénétrer en Corée. Il commençait à exercer une heureuse influence dans son poste, quand la persécution se déchaîne en février 1866. Le 27 de ce mois, il est arrêté, condamné à mort, et souffre la décapitation le 8 mars 1866, à Saenam-teo.

 

 

FÉRON, Stanislas naît le 22 février 1827 dans la paroisse Saint-Julien à Domfront dans l’Orne. Elève du petit et du grand séminaire de Sées, ordonné prêtre le 21 décembre 1850, il est d’abord vicaire à Flers et à Argentan. Il entre au Séminaire des Missions-Etrangères le 14 octobre 1854 et part le 23 janvier 1856 pour la Mission de Corée. Après un voyage de quatorze mois, il parvient à destination le lendemain du Synode de 1857. En mars 1866, la persécution sévit et les deux évêques sont exécutés avec sept prêtres. Le P. Féron devient alors pour quelque temps chef de la Mission par droit d’ancienneté. Avec les PP. Calais et Ridel, il réussit à échapper aux recherches et se réfugie à Shanghai. Peu après, il s’échappe et repart pour évangéliser de nouveau la Corée. Sa tentative ne réussit pas.

En 1870, il s’agrège au Vicariat apostolique de Pondichéry, est missionnaire à Viriur où il construit une très belle église et un presbytère. Il dirige aussi de 1883 à 1895 le district d’Erayur et y bâtit un presbytère ; il élève également une partie de l’église d’Iroudeiapally. Ces constructions sont faites presque entièrement à ses frais. Il retourne en Corée en 1900 pour y témoigner dans les Procès apostoliques menés en vue de la Béatification des martyrs de 1866. Il meurt à Viriur le 3 juin 1903.

 

 

FERRÉOL, Jean-Joseph-Jean-Baptiste, vicaire apostolique de la Corée, naquit à Cucuron (Vaucluse) le 27 décembre 1808. Il était prêtre depuis plusieurs années, quand il se présenta au Séminaire des Missions-Etrangères le 23 septembre 1838. Il fut destiné à la Corée, et partit le 28 avril 1839 pour Macao. Après avoir échappé aux pirates, il débarqua dans le Fo-kien au printemps de 1840, et arriva sans encombre à Sivang, en Tartarie. Il se dirigea ensuite sur Moukden, et les chrétiens du Leao-tong ayant refusé de le recevoir, dans la crainte d’une persécution, il se retira en Mongolie.

C’est là qu’on lui remit les brefs en vertu desquels il était nommé évêque de Belline et coadjuteur du Vicaire apostolique de Corée et des Ryukyu avec future succession. Ce vicaire apostolique, Imbert, était mort martyr en 1839 mais la nouvelle restait inconnue. Ferréol fut sacré à Yang-kouan le 31 décembre 1843 par Mgr Verrolles. À la fin de juillet 1845, il se rendit à Chang-haï, y ordonna prêtre le coréen André Kim, martyr en 1846, et s’embarqua avec lui et M. Daveluy pour la Corée. Le 12 octobre, après avoir essuyé une tempête, il put enfin atterrir dans un port. De là, il gagna Séoul, et commença l’administration des chrétiens. De 1847 à 1850, l’évêque contribua largement à augmenter le nombre des chrétiens. Il consacrait le temps des grandes chaleurs à traduire ou à corriger des livres pour l’instruction des chrétiens. En 1851, ses forces déclinèrent ; toutefois, il continua ses courses tant qu’il put se tenir debout. Lorsqu’il fut exténué, il rentra à Séoul ; il y mourut le 3 février 1853. Il fut enterré dans la province de Gyeonggi, à Mirinae, près de (Saint) André Kim.

 

 

(Saint) HUIN, Martin-Luc naît le 20 octobre 1836 à Guyonvelle (Haute-Marne). Après son ordination sacerdotale le 29 juin 1861, il part comme vicaire à Melay et à Voisey. Entré au Séminaire des Missions-Etrangères le 20 août 1863, il part le 15 juillet 1864 en Corée. De Chang-haï, il se rend dans le Leao-tong, et y achève l’année en étudiant les caractères chinois. En 1865, au début de juin, il pénètre par mer en Corée. L’année suivante, lors de la persécution, il est arrêté. Le 12 mars, on l’emmène auprès de Mgr Daveluy à Keu-to-ri, puis on le conduit à Séoul avec l’évêque et le père Aumaître. Jeté avec eux en prison, il est condamné à la décapitation. L’exécution a lieu le Vendredi-Saint, 30 mars 1866, dans la presqu’île de Syou-yeng, province de Chungcheong. Au mois de juin, le corps est enlevé par quelques chrétiens, qui l’inhument dans le district de Hong-san. Ensuite il a reposé dans la cathédrale de Séoul.

 

 

(Saint) IMBERT, Laurent-Joseph-Marius vient au monde le 23 mars 1796, dans la ferme Bricart, à Marignane (Bouches-du-Rhône). Ses parents habitent le hameau de Callas, commune de Cabriès, dans le même département. Il fait ses études à Aix, au pensionnat de la Retraite chrétienne. Après un séjour de quelques années au grand séminaire d’Aix, il entre minoré au Séminaire des Missions-Etrangères le 8 octobre 1818.

Le 18 décembre 1819 il est ordonné prêtre. Il part pour le Sichuan le 20 mars 1820. Il reste quelque temps à Singapore, et semble avoir été le premier missionnaire chargé des catholiques de cette ville. Arrivé à Pinang, il est prié de remplacer au Collège général un professeur malade : il y reste neuf mois. Quand, le 10 février 1822, il arrive à Macao, la route directe du Sichuan est fermée ; il se rend en Cochinchine et séjourne deux ans au Tonkin, où il administre quelques chrétientés. C’est seulement en mars 1825 qu’il peut atteindre sa mission par la voie du Yun-nan. Il reste douze ans au Sichuan. Ayant appris que la Propagande proposait la Corée aux Missions-Etrangères, il s’offre aussitôt pour collaborer à l’évangélisation de cette contrée. Son concours n’est pas immédiatement accepté, mais, après la mort de Mgr Bruguière, Rome le choisit pour remplacer ce prélat.

Nommé vicaire apostolique et évêque de Capse le 26 avril 1836, il est sacré le 14 mai 1837. Le 17 août , il quitte le Sichuan, et à la fin d’octobre arrive à Sivang en Tartarie, gagne de là Moukden, et dans la nuit du 18 décembre 1837 franchit avec succès la frontière coréenne. Le 30, il est à Séoul où il apprend la langue, et, trois mois plus tard, il se trouve en état d’entendre les confessions. En juin 1839, très fatigué, il se réfugie dans un district où on lui a préparé une retraite sûre. Cependant un traître, Kim Ie-saing-i, parvient à la découvrir ; Mgr Imbert l’ayant appris préfère se livrer lui-même, dans l’espoir d’éviter de plus grands malheurs à ses chrétiens.

Le 11 août, on le conduit à Séoul où il est incarcéré. Convaincu que la persécution se calmera par l’arrestation de tous les missionnaires, Mgr Imbert écrit aux P. Chastan et Maubant un billet : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis ; si donc vous n’êtes pas encore partis en barque, venez avec le mandarin Son-kie-tsong, mais qu’aucun chrétien ne vous accompagne. » Il est obéi. Quelques jours plus tard, les trois apôtres comparaissent ensemble devant le juge, et sont condamnés à la décapitation. Le martyre de Mgr Imbert et de ses compagnons de captivité a lieu le 21 septembre 1839 à Saenam-teo, non loin de Séoul. Vers le milieu d’octobre, les corps sont enlevés et enterrés sur la montagne de Nogo-san. Plus tard, ces restes ont été transférés sur la montagne Samseong. Le 21 octobre 1901, son tombeau est ouvert et ses ossements sont trouvés mêlés à ceux des P. Maubant et Chastan ; apportés au séminaire de Yongsan, ils sont, le 2 novembre 1901, transférés à la cathédrale de Séoul. Le décret d’introduction de sa Cause de Béatification est daté du 24 septembre 1857. Mgr Imbert a été béatifié le 5 juillet 1925 et canonisé le 6 mai 1984.

 

 

JOANNO, Pierre-Marie, né le 9 février 1832 à Mellionnec (Côtes-du-Nord), entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 3 janvier 1856, prêtre le 19 décembre 1857, partit le 21 mars 1858 pour la Corée. Après deux essais infructueux en 1859 et en 1860, il réussit, en 1861, à pénétrer dans sa mission mais deux ans s’étaient à peine écoulés qu’il fut emporté par la phtisie, le 13 avril 1863.

 


LANDRE, Jean-Marie-Pierre-Eliacin, né le 5 janvier 1828 à Montréal (Gers), fut ordonné prêtre à Auch le 17 décembre 1853. Il entra au Séminaire des MISSIONS-ETRANGÈRES le 5 octobre 1856, et partit le 21 mars 1858 pour la Corée. Ce fut en 1861 seulement qu'il réussit à pénétrer dans sa mission. Au printemps de 1863, il tomba gravement malade, et le 15 septembre suivant, il expira.

 

 

MAISTRE, Joseph-Ambroise, né le 19 septembre 1808 à Entremont (Haute-Savoie), commença ses études au collège de Thônes. Il reçut la prêtrise le 16 juin 1832, et fut alors nommé vicaire à Ugine où il resta jusqu'à son entrée au Séminaire des Missions-Etrangères, le 8 juin 1839. Il partit le 15 janvier 1840 pour la procure de Macao, et remplit les fonctions de sous-procureur, tout en instruisant quelques séminaristes chinois et coréens. En février 1842, sur ses instances, Libois, le procureur général, le laissa partir pour la Corée. Pendant près de dix ans il multiplia les tentatives pour pénétrer dans ce pays, tantôt par mer, tantôt par terre. Enfin, en 1852, il aborda en Corée le 29 août et se rendit à Séoul.

Ayant été, lors de son séjour en Chine, nommé provicaire par Mgr Ferréol, il devint, après la mort de celui-ci, le 3 février 1853, supérieur intérimaire de la mission jusqu'à la nomination d'un vicaire apostolique. Après l'arrivée de Mgr Berneux nommé vicaire apostolique en 1854, Maistre resta provicaire. Il installa en 1855 le séminaire à Baeron, province de Chungcheong. Il mourut le 20 décembre 1857, dans cette province, au village de Hoang-mou-sil dont il venait de commencer l'administration. Son corps fut inhumé sur le sommet de la montagne voisine.

 

 

(Saint) MAUBANT, Pierre-Philibert vint au monde à Vassy (Calvados) le 20 septembre 1803. Il fit ses études classiques au collège de Vire. Après son ordination sacerdotale, qui eut lieu le 13 mai 1829, il fut vicaire au Gast, et dès que son évêque l'y autorisa, il demanda son admission au Séminaire des Missions-Etrangères où il arriva le 18 novembre 1831. Il partit pour Macao dès le 5 mars 1832. Il devait aller au Sichuan ; mais, au cours de son voyage, il rencontra Mgr Bruguière et s'offrit à l'accompagner en Corée. Accepté par l'évêque, il se rendit du Fo-kien à Pékin, et de là à Siwang, en Tartarie. Il resta dans cette chrétienté pendant près d'une année, et y étudia le chinois. Après la mort de Mgr Bruguière, il gagna la frontière coréenne guidé par cinq chrétiens, la franchit heureusement, et, au commencement de l'année 1836, il s'installa à Séoul.

Tout en étudiant la langue, il dut exercer aussitôt le ministère, à cause de l'empressement des fidèles à lui demander les sacrements. La même année, après Pâques, il visita plusieurs groupes de fidèles dans les provinces de Gyeonggi et de Chungcheong ; il y établit quelques catéchistes et baptisa plus de 200 adultes. En janvier 1837, il fut rejoint à Séoul par le Père Chastan, et reprit, après une grave maladie, ses courses apostoliques. Ce fut sur lui que reposa l'administration générale de la mission jusqu'à l'arrivée de l'évêque Imbert, le 30 décembre 1837.

En 1839 surgit une persécution générale. Pour éviter de plus grands malheurs à son vicariat, Mgr Imbert, déjà arrêté, invita Maubant et Chastan à se livrer aux mandarins. Les deux missionnaires obéirent, et après avoir, le 6 septembre, écrit une lettre à tous les membres de la Société des Missions-Etrangères, ils allèrent se constituer prisonniers, non loin de la ville de Hong-tsiou où ils furent enchaînés. Avec son compagnon, Maubant fut conduit à Séoul, interrogé et torturé. Condamné à mort ainsi qu'Imbert et Chastan, comme eux il fut décapité le 21 septembre 1839, à Saenam-teo.

Une vingtaine de jours plus tard, les trois corps des martyrs furent inhumés par les chrétiens sur la montagne de Nogo-san, et en 1843 sur la montagne Samseong, à 30 lys de Séoul, dans la montagne appelée Gwanak-san, au district de Siheung. Le 21 octobre 1901, ils furent transférés provisoirement au séminaire de Yongsan, et le 2 novembre suivant, à la cathédrale de Séoul ; le 1er mai 1903, ils furent examinés et reconnus par deux médecins européens, et quelques jours plus tard déposés dans le caveau de la cathédrale.

 

 

PETITNICOLAS, Michel-Alexandre naît le 21 août 1828 à Coinches dans le département des Vosges. Il fait ses humanités au petit séminaire de Châtel-sur-Moselle, puis entre au grand séminaire de Saint-Dié. Il se présente sous-diacre au Séminaire des Missions-Etrangères le 20 janvier 1850, mais tombant malade il est obligé d'en sortir le 2 octobre suivant. Ordonné prêtre dans son diocèse le 5 juin 1852, il est nommé vicaire à Laveline. Il y reste une année et se présente à nouveau au Séminaire des Missions-Etrangères le 17 juin 1853. Il part le 20 août suivant pour la mission de Pondichéry. Sa santé, rapidement et profondément altérée par les chaleurs de l'Inde, l'oblige en 1855 à rechercher un pays plus tempéré. Il est alors envoyé à Hong-kong où sollicité par Mgr Berneux, il accepte de l’accompagner en Corée en 1856.

Installé dans la province de Chungcheong, il y apprend le coréen et s’engage dans son apostolat. A la fin de 1858, il se trouve à diriger un vaste district. La maladie dont il avait souffert en Inde l'atteint à nouveau et influence son caractère. Il est, en 1862, envoyé au séminaire de Paerong, dont le P. Pourthié est le supérieur. Il commence la composition d'un dictionnaire latin-coréen ainsi que d'une grammaire. Au commencement de la grande persécution de 1866, il est arrêté le 2 mars à Pai-rong (6) avec le P. Pourthié. Il est décapité à Saenam-teo le 11 ou le 12 mars suivant. Son corps, enterré au lieu du supplice, est au mois d'août exhumé par les chrétiens, qui l'ensevelissent sur la montagne Ouai-ko-kai à une demi-lieue de Séoul ; le 30 octobre 1899 il est exhumé une seconde fois, gardé au séminaire de Yongsan. En 1900, le 10 septembre, il est inhumé dans la cathédrale de Séoul. Il n’a pas été béatifié.

 

 

POURTHIÉ Jean (Charles ?)-Antoine naît le 20 décembre 1830 au hameau de Ladoudié dans la commune du Dourn dans le Tarn. Ordonné prêtre le 11 juin 1854, il entre peu après, le 1er juillet, au séminaire des Missions-Etrangères et part pour la Chine le 27 juin 1855. Au moment où il y arrive, il est dirigé vers la Corée. Il y pénètre en 1856 avec Mgr Berneux et le P. Petitnicolas. Il est tout à la fois chargé de diriger le séminaire Saint-Joseph établi à Pai-rong dans la province de Tjyang-ouen et d'administrer la chrétienté voisine. Lors de la persécution de 1866, arrêté avec le P. Petitnicolas le 2 mars, conduit à Séoul et emprisonné avec son compagnon, il est décapité à Saenam-teo, non loin de Séoul, le 11 mars 1866.  Ses restes, enterrés au lieu du supplice, sont au mois d'août suivant enlevés par les Chrétiens et inhumés sur la montagne Ouai-ko-kai à une demi-lieue de Séoul. Exhumés le 30 octobre 1899, gardés au séminaire de Yongsan jusqu'en 1900, ils sont le 10 septembre de cette même année, déposés dans le caveau de la cathédrale de Séoul avec ceux des autres missionnaires martyrs en 1866. Il n’a pas été béatifié.

 

 

RIDEL, Félix-Clair vient au monde le 7 ou le 10 juillet 1830, dans la paroisse Saint-Martin, à Chantenay-sur-Loire (Loire-Inférieure). Il fait ses études au collège ecclésiastique des Couëts (1843-1847), au grand séminaire de Nantes, puis à Saint-Sulpice, à Paris, où il reçoit le sacerdoce le 19 décembre 1857. Il entre au Séminaire des Missions-Etrangères le 29 juillet 1859. Le 25 juillet 1860, il part pour la Corée. Le 31 mars 1861, il y pénètre ; il étudie la langue, puis se fixe à Tsin-pat. En 1862, il administre le district de Naï-hpo, puis revient dans celui de Tsin-pat. En 1864, il évangélise les provinces de Kieng-siang et de Tjyen-la. En 1866, quand la persécution éclate, le P. Ridel réussit à se rendre à Chang-haï, afin d'y faire connaître ces tristes événements. En septembre et octobre de la même année, il accompagne, en qualité d'interprète, l'escadre française commandée par le contre-amiral Roze qui menace la Corée. Cette expédition n'ayant pas obtenu les résultats désirés, il doit attendre des temps meilleurs pour rentrer dans sa mission.

Le 27 avril 1869, il est nommé évêque de Philippopolis et vicaire apostolique de la Corée ; il assiste au concile du Vatican et il est sacré à Rome, le 5 juin 1870, par le cardinal de Bonnechose. De retour en Chine, il s'installa en Mandchourie à Tcha-keou (N.-D. des Neiges), la résidence la plus proche de la frontière coréenne. Plusieurs fois il essaie de franchir cette frontière ; ses efforts n'aboutirent qu'en septembre 1877. A peine commence -t-il à relever les ruines accumulées par la persécution, qu'il est arrêté à Séoul le 28 janvier 1878 ; il est enfermé dans les prisons un peu plus de quatre mois, jusqu'au 5 juin. Remis en liberté, il est reconduit en Chine. Il compose, avec le concours de ses missionnaires, une grammaire et un dictionnaire de la langue coréenne, imprimés à Yokohama en 1880 et 1881. Au cours d'un de ses voyages au Japon, en 1882, il est frappé de paralysie à Nagasaki, et se voit contraint de revenir en France. Il meurt à Vannes (Morbihan) le 20 juin 1884 ; il est enterré dans le cimetière de cette ville.

 

 

2. Chine etc

 

Maxime LA BRUNIÈRE (BRULLEY de) (1816 – 1846) quitte Paris en 1841 pour la Mandchourie. En 1845, il partit pour l'extrême nord-est, arriva près de Sakhaline et fut assassiné en juillet 1846.

 

 

LEGRÉGEOIS, Pierre-Louis naît le 6 août 1801 au hameau des Iles, commune de Saint-Germain-du-Crioult (Calvados), fait ses études classiques au collège Stanislas à Paris, et au petit séminaire de Bayeux. Il entre au Séminaire des Missions-Etrangères le 6 juin 1826. Prêtre le 22 décembre 1827, il part le 27 février de l'année suivante pour la procure de Macao, en qualité de sous-procureur. Il succède au P. Baroudel, devient chef de la procure en 1830, et remplit ces fonctions pendant douze ans. Pendant ce temps il a participé à la formation des deux jeunes coréens Kim Dae-geon et Choe Yang-eop, avec qui il a correspondu après leur départ. Les relations avec les autorités de Macao restent assez froides. Aussi, dès que les Anglais sont sur le point d’acquérir l'île de Hong Kong, il songe à y transporter la procure dès 1841. Dans ce but, il achète une propriété avec son argent personnel. Rappelé en 1842 pour être procureur des missions à Rome, et cette mesure n’étant agréée par plusieurs vicaires apostoliques, il est nommé directeur du Séminaire des Missions-Etrangères et reçu officiellement le 10 octobre 1842. Il a occupé différentes charges avant de mourir le 16 avril 1866.

 

 

LIBOIS, Napoléon-François naquit à Chambois (Orne) le 14 décembre 1805. Son ordination sacerdotale eut lieu le 18 septembre 1830. Il entra le 29 juillet 1836 au Séminaire des Missions-Etrangères, et partit le 20 février 1837 pour les missions ; il devait aller à Hing-hoa (Fo-kien), ou rester à la procure de Macao. Ce dernier poste lui incomba ; il y fit fonctions de sous-procureur. Pendant ce temps il a participé à la formation des deux jeunes coréens Kim Dae-geon et Choe Yang-eop, avec qui il a correspondu après leur départ. D’ailleurs il a rencontré et a correspondu avec presque tous les missionnaires qui se dirigeaient vers la Corée. En 1842, il devint procureur. En 1847, Libois reprit le projet de son prédécesseur Legrégeois, et s'occupa de transférer la procure à Hong-kong, où, sous le gouvernement anglais, les procureurs et les missionnaires, leurs hôtes, devaient trouver plus de tranquillité que sous l'autorité trop souvent tracassière et ombrageuse du Portugal. Ce transfert se réalisa définitivement dans les premiers mois de l'année 1847. En 1866, il fut appelé au Séminaire des Missions-Etrangères, reçu directeur le 7 mai de la même année, et, quelques mois plus tard, nommé procureur de la Société à Rome. Libois y mourut le 6 avril 1872.

 

 

OSOUF, Pierre-Marie (1829 – 1906) quitte Paris en 1856 pour installer une Procure à Singapour. Il y resta jusqu’en 1862, date à laquelle il devint Sous-Procureur à Hong Kong, puis Procureur en 1866. Il y resta jusqu’en 1875, date à laquelle il revint à Paris comme Directeur. En 1876, il fut nommé Vicaire apostolique du Japon occidental. En 1891, grâce à lui, la hiérarchie catholique s’établit et il devint archevêque de Tokyo. Il y resta jusqu’à sa mort en 1906.

 

 

ROUSSEILLE, Jean-Joseph. Né le 1er août 1832, dans la paroisse Saint-Louis, à Bordeaux (Gironde), Rousseille fit ses études au petit et au grand séminaire de sa ville natale. Entré au séminaire de la Société comme diacre le 30 décembre 1854, il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1855 et partit pour la Procure de Hong Kong le 23 janvier 1856. Pendant quatre ans, il assista le Père Libois, qui était à Macao puis à Hong Kong depuis 1837. Il vit un ou deux des derniers missionnaires en Corée lorsqu'ils passèrent par Hong Kong. En 1860, il fut rappelé au séminaire de la Société à Paris comme directeur. Il enseigna l'Écriture Sainte et la liturgie, participa activement comme premier archiviste au classement et à l'organisation des archives du séminaire, et rechercha aussi dans les archives publiques des documents concernant la Société. Il devient un proche ami du P. Charles Dallet.

Nommé procureur à Rome en 1872, puis en 1874 et 1877, le Père Rousseille s'acquitta fort bien de cette charge. Le 4 juillet 1880, il fut élu supérieur du séminaire de Paris en remplacement du Père Delpech, qui venait d'achever ses douze années réglementaires. Cependant, en 1883, le Conseil du séminaire lui confia la tâche de fonder en Extrême-Orient un établissement pour les prêtres de la Société qui désireraient passer quelques jours ou quelques semaines en retraite. Il l'établit finalement, en 1885, à Hong Kong, sous le nom de la Sainte Famille de Nazareth. En 1899, il fut rappelé en France pour diriger le séminaire de l'Immaculée Conception (philosophie et première année de théologie) à Bièvres ; mais sa santé étant très ébranlée, il meurt le 22 janvier 1900 à Bièvres après une courte maladie.

 

 

THIVET, Sylvestre (1820 – 1849) quitte Paris au début de 1844 pour devenir sous-procureur à Macao. Puis, la Procure étant transférée à Hong Kong, il est nommé supérieur du Collège général de Penang, où il arrive en juin 1848. Il décède en juin 1849 des suites d'un accident.

 

 

VERROLLES, Emmanuel-Jean-François est originaire de la paroisse Saint-Gilles à Caen (Calvados), où il naît le 12 avril 1805. Il fait ses études au lycée de Caen et au grand séminaire de Bayeux. Ordonné prêtre le 31 mai 1828, il entre au Séminaire des Missions-Etrangères le 8 juillet 1830, et le 2 novembre suivant il part pour le Sichuan. Il est, en 1837, nommé supérieur du séminaire de Muping (Moupin), à la place de Mgr Imbert devenu vicaire apostolique de la Corée. Lorsque Grégoire XVI sépare la mission de Pékin et crée le vicariat apostolique la Mandchourie et la Mongolie réunies, il confie ces pays à la Société des Missions-Etrangères et le P. Verrolles en est nommé vicaire apostolique avec le titre d’évêque de Colombie. Il quitte le Sichuan au mois de septembre 1840, et est sacré à Taiyuan dans le Shanxi, par Mgr Salvetti, le 8 novembre 1840. Six mois plus tard, le 2 mai 1841, il arriva à Yang-kouan, une des chrétientés principales de la Mandchourie. Face à des conflits, il visite Rome et la France.

Au début de l’année 1848, il est de retour en Mandchourie. La question de la délimitation se posant de nouveau, Verrolles revient en Europe en 1849. Retourné dans sa mission, et ne pouvant réaliser son projet de prendre pour coadjuteur le P. de La Brunière, qui a été massacré dans l’extrême nord, il choisit le P. Berneux. Mais celui-ci est nommé vicaire apostolique de la Corée. Il revient en Europe pour assister au concile du Vatican. Malgré son grand âge et sa santé délabrée, il repart pour la Mandchourie en 1875. Il établit alors sa résidence à Yingkou. C’est là qu’il meurt le 29 avril 1878.

 

 

En France

 

 

ALBRAND, François-Antoine, né le 1er novembre 1803 à Saint-Crépin (Hautes-Alpes), élève au petit séminaire d’Embrun et au grand séminaire de Gap, ordonné prêtre le 19 juin 1829, entra le 6 mai 1830 au Séminaire des M.-E., et partit le 16 août de la même année, pour être directeur au Collège général à Pinang. Il fut, de 1833 à 1839, supérieur de cet établissement. Député, en 1839, par la mission du Siam, au Séminaire des M.-E., il fut reçu officiellement directeur le 20 mai. Le 2 février 1855 il fut élu supérieur du Séminaire, puis réélu. Il allait terminer le quatrième triennat de son supériorat, quand il mourut au Séminaire des M.-E., le 6 avril 1867.

 

 

BARRAN, Jean (1797 – 1855) n'était pas membre missionnaire de la Société mais enseigna au séminaire et occupa des fonctions administratives, étant assistant du supérieur à partir de 1845. Il devint supérieur du séminaire en juillet 1851, fut réélu en octobre 1854, il mourut subitement en janvier 1855.

 

 

DALLET, Claude-Charles est né à Langres (Haute-Marne) le 18 octobre 1829. Le 28 octobre 1847, il entra au Grand Séminaire de Langres. Il avait reçu les Ordres mineurs avant d'entrer au Séminaire des Missions Etrangères à Paris le 5 octobre 1850. Le 5 juin 1852, Charles Dallet avec d’autres est ordonné prêtre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris et, le 20 août, il part pour l'Inde. Il est victime d'une première crise d'épilepsie en février 1856. Il continua d’être malade et, le 25 août 1860, malgré ses souhaits, il fut chargé de quitter l’Inde pour Paris, où il arriva en octobre. Le 19 mai 1863, bien qu'il ne soit pas complètement rétabli, Dallet repart pour l'Inde. Dallet est déterminé à rester en Inde, mais en juin 1867, son évêque lui ordonne de retourner à Paris en raison de sa mauvaise santé.

Il avait déjà accepté la proposition (par le P. Rousseille) d’éditer les écrits de Mgr Daveluy pour écrire l’histoire de l’église de Corée à la suite de la mort de Daveluy dans la persécution de 1866. En juin 1871, on décide d'envoyer Dallet faire une tournée de collecte de fonds aux Amériques, la Société étant en difficulté financière. Il avait déjà achevé la plus grande partie de son Histoire. Le 6 février 1873, il était de retour au séminaire de Paris, où il commença à réviser et à compléter son Histoire. L'Histoire de l’Eglise de Corée de Dallet fut publiée en mai 1874, puis réimprimée en octobre 1875 avec une bénédiction écrite du pape Pie IX.

Dallet commença alors à demander à retourner en Inde. Le 23 octobre 1876, les directeurs à Paris acceptent que Dallet écrive une histoire de toute la Société des Missions Étrangères. Dallet fut autorisé à passer trois ans à visiter toutes les missions, puis à revenir à Paris pour écrire son Histoire. Il quitta Marseille le 25 février 1877 pour visiter les missions. En avril, il est à Hong Kong, en mai, il atteint le Japon, où il reste jusqu’à son embarquement pour Shanghai et la Chine le 19 juillet. Dallet arrive à Pékin le 22 septembre puis revient à Shanghai le 9 novembre, physiquement faible et à peine capable de marcher. Après s’être reposé, il part pour Hong Kong le 7 décembre, y passe deux semaines puis arrive à Saigon le 30 décembre. Il commença à parcourir l’actuel Vietnam, visitant de nombreuses missions avant d’arriver à Kẻ Sở (Sở Kiện) au Tongking le 30 mars. Il y tomba malade et mourut de dysenterie le 25 avril 1878. Il avait quarante-neuf ans.

 

 

JURINES, Jean-Claude (1806 – 1846) part de Paris pour le Siam en 1834. De là, il est envoyé à Sumatra. Il revient à Paris en 1837 comme directeur du séminaire. Il démissionne en octobre 1845 et devient aumônier du Sacré-Cœur à Paris.