Biographies
des Missionnaires dont il est souvent question dans
l'histoire de l'Eglise de Corée Ces textes sont
des versions légèrement abrégées des biographies que
l’on trouve sur
le site IRFA, dont ils retiennent
l’orthographe des noms de lieux. 1. Corée (Saint) AUMAÎTRE,
Pierre. Originaire d’Aizecq (Charente), il
naquit le 8 avril 1837. Après avoir fait ses études au
petit séminaire de Richemont et au grand séminaire
d’Angoulême, il entra minoré au Séminaire des
Missions-Etrangères le 18 août 1859. Promu au
sacerdoce le 14 juin 1862, il partit le 18 août
suivant pour la Corée où il ne put pénétrer qu’en juin
1863. Il resta un mois à Séoul, auprès de Mgr Berneux,
et alla étudier la langue à Son-kol. En septembre
1864, on le chargea d’un district dans la province de
Gyeonggi. Il se trouvait à Sai-am-kol quand éclata la
persécution de 1886 ; s’étant constitué prisonnier
pour éviter de mauvais traitements à ses chrétiens, il
fut conduit à Séoul et jeté en prison. Il confessa la
foi dans les tortures, fut condamné à mort et décapité
le 30 mars 1866, à Syou-yeng, province de Chungcheong,
avec Mgr Daveluy et le missionnaire M.-L. Huin. Il a
été béatifié le 6 octobre 1968 et canonisé le 6 mai
1984. Les reliques des martyrs de 1866 qui ont été
canonisés sont désormais conservées dans la crypte de
l'église de Jeoldusan (Séoul). (Saint) BEAULIEU, Bernard-Louis naît le 8 octobre 1840, à Langon (Gironde). Il fait ses études au petit séminaire de Bordeaux, et arrive diacre au Séminaire des Missions-Etrangères le 28 août 1863. Ordonné prêtre le 21 mai 1864, il part le 15 juillet suivant pour la Corée. Au commencement du mois de novembre il arrive en Mandchourie, à Tcha-keou (Notre-Dame-des-Neiges). Le 27 mai 1865, il pénètre en Corée, et, en juin, il va étudier la langue dans un village des environs de Séoul. Au début de 1866, il est chargé d’un petit district à quelques lieues de la capitale, lorsque la persécution éclate. Il est dénoncé par son domestique, arrêté et emmené à Séoul. Jeté en prison, il y retrouve son évêque, Mgr Berneux, et deux missionnaires, les pères Dorie et Bretenières. Le 8 mars 1866, il est conduit à Saenam-teo, à peu de distance de Séoul, avec les trois autres apôtres ; il est décapité après l’évêque et le père de Bretenières. Les reliques des martyrs de 1866 qui ont été canonisés sont désormais conservées dans la crypte de l'église de Jeoldusan (Séoul). (Saint)
BERNEUX, Siméon-François naît le 14 mai
1814 à Château-du-Loir (Sarthe), fait ses études au
collège de sa ville natale, puis à celui du Mans, et
enfin au petit séminaire de Précigné et au grand
séminaire du Mans. Il est ordonné prêtre le 20 mai
1837, et professe ensuite la philosophie au grand
séminaire de son diocèse. Il entre au Séminaire des
Missions-Etrangères le 15 juillet 1839, et en part le
15 janvier 1840 pour le Tonkin occidental où il arrive
en janvier 1841. A peine installé à Phuc-nhac, il est
arrêté le 11 avril, emmené à Hué, et incarcéré avec
quatre missionnaires et, comme eux, condamné à mort
avec sursis. C’est seulement en mars 1843 que les cinq
prêtres recouvrent la liberté, grâce à l’intervention
énergique du commandant Favin-Lévêque, commandant de
la corvette Héroïne.
Cet officier voulait les ramener en France, mais,
arrivé à l’île Bourbon, le P.Berneux obtient de
pouvoir se rendre à Macao. Deux mois après son
arrivée en cette ville, il part pour la mission de
Mandchourie ; il s’y trouve en mars 1844. Il étudie la
langue dans le Leao-tong, auprès de Mgr Verrolles dont
il partage les travaux, et dont il devient le
provicaire en 1849. En 1854, il est choisi comme
coadjuteur par Mgr Verrolles, qui se prépare à le
sacrer évêque de Trémite. Cependant, Mgr Ferréol,
vicaire apostolique de Corée, se basant sur un bref du
22 mars 1844, l’avait nommé coadjuteur ; or, il meurt
peu de temps après, le 3 février 1853. Transmis à
Rome, le souhait de Mgr Ferréol est ratifié, et le P.
Berneux est nommé évêque de Capse et vicaire
apostolique de Corée. Ces brefs lui parviennent trois
jours avant qu’il soit sacré évêque de Trémite ; il
est donc sacré évêque de Capse le 27 décembre 1854, à
Cha-ling. Il se met en route le 17 janvier 1855 par
Chang-haï. En mars 1856 il arrive à Séoul et commence l’étude du coréen. Au mois de novembre, il entreprend la visite de ses chrétiens. Un séminaire est établi. Deux imprimeries sont installées. En 1857 il nomme le P. Daveluy comme coadjuteur et le consacre avant de réunir ses prêtres en synode. Le 23 février, 1866, l’évêque est arrêté et jeté en prison ; trois missionnaires, les pères Bretenières, Beaulieu et Dorie, le rejoignent bientôt. Ils sont décapités à Saenam-teo à une lieue de Séoul, le 8 mars 1866. Son corps, d’abord enterré au lieu de l’exécution, est exhumé cinq mois plus tard par les chrétiens qui le portent à une demi-lieue au sud de Séoul, sur la montagne Ouai-ko-kai. Le 30 octobre 1899, ses restes sont transférés au séminaire à Yongsan, ensuite dans la cathédrale de Séoul, ainsi que ceux de Mgr Daveluy, des pères Aumaître, Beaulieu, Dorie, Huin, Petitnicolas et Pourthié. Il est béatifié le 6 octobre 1968 et canonisé le 6 mai 1984. Les reliques des martyrs de 1866 qui ont été canonisés sont désormais conservées dans la crypte de l'église de Jeoldusan (Séoul). (Saint) RANFER
DE
BRETENIERES, Simon-Marie-Antoine-Just,
naît dans la paroisse Saint-Pierre à Chalon-sur-Saône
(Saône-et-Loire) le 28 février 1838. Après avoir
commencé ses études philosophiques et théologiques au
séminaire de Saint-Sulpice à Issy, il entre tonsuré au
Séminaire des Missions-Etrangères le 25 juillet 1861.
Il reçoit l’ordination sacerdotale le 21 mai 1864. Le
15 juillet 1864, il part pour la Corée ; au mois de
novembre, il s’installe en Mandchourie. Le 27 mai,
1865, il réussit à entrer dans sa mission. Arrêté le
25 février 1866 à Séoul, il est emprisonné. Il est
décapité le 8 mars 1866, à Saenam-teo, non loin de
Séoul. Son corps, avec ceux de Mgr Berneux et des
pères Beaulieu et Dorie restent exposés pendant trois
jours, puis sont enfouis dans le sable. Vers le mois
d’août de la même année, avec ceux des pères Pourthié
et Petitnicolas, martyrisés le 11 mars 1866, ils sont
inhumés sur la montagne dite Oai-ko-kai, à une
demi-lieue de Séoul. Le 30 octobre 1899, tous sont
exhumés, et portés provisoirement au séminaire de
Yong-san. Le 10 septembre 1900, ils sont déposés dans
le caveau de la cathédrale de Séoul. Toutefois, le
corps du père de Bretenières a été rapporté en France
en 1911. Il a été béatifié le 6 octobre 1968 et
canonisé le 6 mai 1984. BRUGUIÈRE,
Barthélemy vient au monde le 12 février
1792 à Raissac d’Aude dans le département du même nom.
Il fait ses études à Narbonne. Il achève ses études
théologiques au grand séminaire de Carcassonne et
reçoit le 23 décembre son ordination sacerdotale. Il
est très vite nommé professeur dans cet établissement
où il enseigne la philosophie pendant quatre ans, puis
la théologie. Entré au Séminaire des
Missions-Etrangères le 17 septembre 1825, il part pour
le Siam le 5 février 1826. Tout en étudiant la
langue du pays, il s’occupe du séminaire de Bangkok et
dès qu’il arrive à peu près se faire comprendre, il
ajoute l’exercice du ministère à l’enseignement. En vertu d’un bref
du 5 février 1828, son évêque, Mgr E. Florens, l’ayant
choisi en 1829 pour coadjuteur, il reçoit le titre
d’évêque de Capse. Sacré le 29 juin de la même année à
Bangkok, il se fixe dans l’île de Penang. Sachant que la
Corée se trouve sans prêtre depuis longtemps, Mgr
Bruguière offre de s’y dévouer. Le Saint-Siège accepte
et un bref lui confie le 9 septembre 1831 la Corée
qu’un autre bref daté du même jour érige en Vicariat
apostolique. Dès qu’il connaît la décision de Grégoire
XVI, il fait ses préparatifs de départ et s’embarque
le 12 septembre pour gagner sa nouvelle Mission, qui
est bientôt formellement acceptée par la Société des
Missions étrangères. De Macao, il passe au Fujian et
se rend, au prix de bien des fatigues et à travers
mille périls, dans la Tartarie. Le 8 octobre 1834, il
est à Sivang où l’attend un de ses missionnaires, le
Père P. Maubant. Il a encore plus
d’une épreuve à subir et il lui faut échanger bien des
messages pour décider les Coréens à le recevoir, car
un prêtre chinois les pousse à refuser tout
missionnaire français, sous prétexte que la présence
de l’un d’eux provoquerait des persécutions. Son
ignorance de la langue et des coutumes chinoises
accentue encore les difficultés de son voyage.
Néanmoins les derniers obstacles finissent par
s’aplanir et il quitte Sivang le 7 octobre 1835 pour
se rendre en Mandchourie. Mais il est épuisé et, le 20
du même mois, il succombe à Pie-li-keou. On inhume sa
dépouille mortelle sur le versant méridional de la
montagne voisine. En 1931, centenaire de l’érection de
la Corée en Vicariat apostolique, ses dépouilles ont
été exhumées et reposent désornais dans le cimetière
des missionnaires à Yongsan, Séoul. Depuis 2024
l’archidiocèse de Séoul a ouvert un processus de
béatification. CALAIS,
Adolphe-Nicolas naquit le 3 août 1833 à
Crion (Meurthe-et-Moselle). Il entra minoré au
Séminaire des Missions-Etrangères le 23 juillet 1858,
reçut la prêtrise le 2 juin 1860, et fut envoyé en
Corée le 25 juillet suivant. Il réussit à pénétrer par
mer dans sa mission, en 1861, en compagnie de MM.
Landre, Joanno et Ridel. Leur jonque quitta Tche-fou
le 19 mars, et le 28 elle fut accostée par la barque
des chrétiens coréens qui les conduisirent à Séoul. Pendant la
persécution de 1866, il courut de très grands dangers,
mais put s'enfuir. Au commencement d'octobre, il passa
en Chine avec le P. Féron. En 1867 il se rendit en
Mandchourie et tenta, sans succès, de retourner en
Corée. Il quitta la mission et la Société des
MISSIONS-ETRANGÈRES en 1870 pour entrer à la Grande
Trappe, à Soligny (Orne). Il fut nommé, en février
1884, aumônier des Trappistines à Maubec, Montélimar
(Drôme), où il mourut le 22 mai de la même année. (Saint) CHASTAN,
Jacques-Honoré vit le jour à Marcoux
(Basses-Alpes), le 7 octobre 1803. Il commença ses
études au Brusquet, les continua au petit séminaire
d'Embrun, et les termina au grand séminaire de Digne.
Après son ordination sacerdotale, qui eut lieu le 23
décembre 1826, il entra au Séminaire des
Missions-Etrangères le 13 janvier 1827. Le 22 avril
suivant, on l'envoya à Macao, en laissant à Baroudel,
le procureur des Missions-Etrangères dans cette ville,
le soin de sa destination. A peine débarqué, il
demanda à être envoyé en Corée : son désir ne fut pas
immédiatement réalisé. Il fut nommé professeur au
Collège général à Pinang. Quand Mgr Bruguière
partit pour la Corée, il se proposa à l'évêque qui
l'agréa. En mai 1833, il retourna à Macao, d'où il
s'embarqua en septembre pour le Fo-kien, et à travers
la Chine et la Mandchourie gagna la frontière coréenne
; mais, ne rencontrant personne pour l'introduire, il
se retira à Pékin. En attendant une occasion
favorable, il accepta d'exercer le ministère dans le
Chang-tong, et pendant deux ans il administra un
district de cette province. A la fin de 1836,
il retourna à la frontière de la Corée, et attendit à
Pien-men les chrétiens qui devaient venir l'aider à
pénétrer dans sa mission, ce qui, pour tous, était
défendu sous peine de mort. Le 31 décembre, il
réussissait à tromper la surveillance des douaniers à
la faveur d'une nuit obscure, et, le 15 janvier 1837,
il parvenait à Séoul. Il y étudia la langue, et après
Pâques, alla visiter quelques chrétientés dans les
provinces voisines. En 1838, il administra les
stations du sud, et envoya un catéchiste dans les îles
Ryukyu. L'année suivante,
une violente persécution s'étant déchaînée, son
évêque, Mgr Imbert, déjà arrêté, l'engagea à se livrer
aux satellites, afin d'éviter des tortures aux fidèles
; il obéit aussitôt, rejoignit l’autre missionnaire,
Maubant, et le 6 septembre, tous deux se constituèrent
prisonniers, après avoir écrit une très belle lettre
d'adieu à tous les membres de la Société des
Missions-Etrangères. Conduits à la capitale, ils
furent incarcérés avec Imbert, cruellement frappés, et
condamnés à mort avec lui. J.-H. Chastan fut décapité
le 21 septembre 1839, à Saenam-teo près de Séoul. Ses
restes et ceux des deux autres martyrs demeurèrent
exposés pendant trois jours ; ensuite ils furent
sommairement inhumés dans le sable du lieu
d'exécution, et, en 1843, transférés à la montagne
dite Samseong-san (montagne des trois saints). Depuis
mai 1903, ils reposent, avec ceux de Mgr Imbert et du
Père Maubant, dans la crypte de la Cathédrale à Séoul.
La Cause de Béatification du martyr fut introduite par
un décret en date du 24 septembre 1857. Il fut
béatifié le 5 juillet 1925 et canonisé le 6 mai 1984. (Saint) DORIE,
Pierre-Henri est né le 23 septembre 1839 à
Saint-Hilaire-de-Talmont (Vendée). Elève au petit
séminaire des Sables-d'Olonne et au grand séminaire de
Luçon, il entre minoré au Séminaire des
Missions-Etrangères le 23 août 1862. Il est ordonné
prêtre le 21 mai 1864. Destiné à la mission de Corée,
il part le 15 juillet suivant. Vers la fin de novembre
1864, il commence l'étude de la langue dans la
chrétienté de Sioung-io, près de Yang-kouan en
Mandchourie. Il y reste jusqu'en avril 1865, et peut
alors pénétrer en Corée. Il commençait à exercer une
heureuse influence dans son poste, quand la
persécution se déchaîne en février 1866. Le 27 de ce
mois, il est arrêté, condamné à mort, et souffre la
décapitation le 8 mars 1866, à Saenam-teo. FÉRON,
Stanislas naît le 22 février 1827 dans la
paroisse Saint-Julien à Domfront dans l’Orne. Elève du
petit et du grand séminaire de Sées, ordonné prêtre le
21 décembre 1850, il est d’abord vicaire à Flers et à
Argentan. Il entre au Séminaire des
Missions-Etrangères le 14 octobre 1854 et part le 23
janvier 1856 pour la Mission de Corée. Après un voyage
de quatorze mois, il parvient à destination le
lendemain du Synode de 1857. En mars 1866, la
persécution sévit et les deux évêques sont exécutés
avec sept prêtres. Le P. Féron devient alors pour
quelque temps chef de la Mission par droit
d’ancienneté. Avec les PP. Calais et Ridel, il réussit
à échapper aux recherches et se réfugie à Shanghai.
Peu après, il s’échappe et repart pour évangéliser de
nouveau la Corée. Sa tentative ne réussit pas. En 1870, il
s’agrège au Vicariat apostolique de Pondichéry, est
missionnaire à Viriur où il construit une très belle
église et un presbytère. Il dirige aussi de 1883 à
1895 le district d’Erayur et y bâtit un presbytère ;
il élève également une partie de l’église
d’Iroudeiapally. Ces constructions sont faites presque
entièrement à ses frais. Il retourne en Corée en 1900
pour y témoigner dans les Procès apostoliques menés en
vue de la Béatification des martyrs de 1866. Il meurt
à Viriur le 3 juin 1903. FERRÉOL,
Jean-Joseph-Jean-Baptiste, vicaire
apostolique de la Corée, naquit à Cucuron (Vaucluse)
le 27 décembre 1808. Il était prêtre depuis plusieurs
années, quand il se présenta au Séminaire des
Missions-Etrangères le 23 septembre 1838. Il fut
destiné à la Corée, et partit le 28 avril 1839 pour
Macao. Après avoir échappé aux pirates, il débarqua
dans le Fo-kien au printemps de 1840, et arriva sans
encombre à Sivang, en Tartarie. Il se dirigea ensuite
sur Moukden, et les chrétiens du Leao-tong ayant
refusé de le recevoir, dans la crainte d’une
persécution, il se retira en Mongolie. C’est là qu’on lui
remit les brefs en vertu desquels il était nommé
évêque de Belline et coadjuteur du Vicaire apostolique
de Corée et des Ryukyu avec future succession. Ce
vicaire apostolique, Imbert, était mort martyr en 1839
mais la nouvelle restait inconnue. Ferréol fut sacré à
Yang-kouan le 31 décembre 1843 par Mgr Verrolles. À la
fin de juillet 1845, il se rendit à Chang-haï, y
ordonna prêtre le coréen André Kim, martyr en 1846, et
s’embarqua avec lui et M. Daveluy pour la Corée. Le 12
octobre, après avoir essuyé une tempête, il put enfin
atterrir dans un port. De là, il gagna Séoul, et
commença l’administration des chrétiens. De 1847 à
1850, l’évêque contribua largement à augmenter le
nombre des chrétiens. Il consacrait le temps des
grandes chaleurs à traduire ou à corriger des livres
pour l’instruction des chrétiens. En 1851, ses forces
déclinèrent ; toutefois, il continua ses courses tant
qu’il put se tenir debout. Lorsqu’il fut exténué, il
rentra à Séoul ; il y mourut le 3 février 1853. Il fut
enterré dans la province de Gyeonggi, à Mirinae, près
de (Saint) André Kim. (Saint) HUIN, Martin-Luc naît le 20 octobre 1836 à Guyonvelle (Haute-Marne). Après son ordination sacerdotale le 29 juin 1861, il part comme vicaire à Melay et à Voisey. Entré au Séminaire des Missions-Etrangères le 20 août 1863, il part le 15 juillet 1864 en Corée. De Chang-haï, il se rend dans le Leao-tong, et y achève l’année en étudiant les caractères chinois. En 1865, au début de juin, il pénètre par mer en Corée. L’année suivante, lors de la persécution, il est arrêté. Le 12 mars, on l’emmène auprès de Mgr Daveluy à Keu-to-ri, puis on le conduit à Séoul avec l’évêque et le père Aumaître. Jeté avec eux en prison, il est condamné à la décapitation. L’exécution a lieu le Vendredi-Saint, 30 mars 1866, dans la presqu’île de Syou-yeng, province de Chungcheong. Au mois de juin, le corps est enlevé par quelques chrétiens, qui l’inhument dans le district de Hong-san. Ensuite il a reposé dans la cathédrale de Séoul. Les reliques des martyrs de 1866 qui ont été canonisés sont désormais conservées dans la crypte de l'église de Jeoldusan (Séoul). (Saint)
IMBERT, Laurent-Joseph-Marius vient au
monde le 23 mars 1796, dans la ferme Bricart, à
Marignane (Bouches-du-Rhône). Ses parents habitent le
hameau de Callas, commune de Cabriès, dans le même
département. Il fait ses études à Aix, au pensionnat
de la Retraite chrétienne. Après un séjour de quelques
années au grand séminaire d’Aix, il entre minoré au
Séminaire des Missions-Etrangères le 8 octobre 1818. Le 18 décembre 1819
il est ordonné prêtre. Il part pour le Sichuan le 20
mars 1820. Il reste quelque temps à Singapore, et
semble avoir été le premier missionnaire chargé des
catholiques de cette ville. Arrivé à Pinang, il est
prié de remplacer au Collège général un professeur
malade : il y reste neuf mois. Quand, le 10 février
1822, il arrive à Macao, la route directe du Sichuan
est fermée ; il se rend en Cochinchine et séjourne
deux ans au Tonkin, où il administre quelques
chrétientés. C’est seulement en mars 1825 qu’il peut
atteindre sa mission par la voie du Yun-nan. Il reste
douze ans au Sichuan. Ayant appris que la Propagande
proposait la Corée aux Missions-Etrangères, il s’offre
aussitôt pour collaborer à l’évangélisation de cette
contrée. Son concours n’est pas immédiatement accepté,
mais, après la mort de Mgr Bruguière, Rome le choisit
pour remplacer ce prélat. Nommé vicaire
apostolique et évêque de Capse le 26 avril 1836, il
est sacré le 14 mai 1837. Le 17 août , il quitte le
Sichuan, et à la fin d’octobre arrive à Sivang en
Tartarie, gagne de là Moukden, et dans la nuit du 18
décembre 1837 franchit avec succès la frontière
coréenne. Le 30, il est à Séoul où il apprend la
langue, et, trois mois plus tard, il se trouve en état
d’entendre les confessions. En juin 1839, très
fatigué, il se réfugie dans un district où on lui a
préparé une retraite sûre. Cependant un traître, Kim
Ie-saing-i, parvient à la découvrir ; Mgr Imbert
l’ayant appris préfère se livrer lui-même, dans
l’espoir d’éviter de plus grands malheurs à ses
chrétiens. Le 11 août, on le
conduit à Séoul où il est incarcéré. Convaincu que la
persécution se calmera par l’arrestation de tous les
missionnaires, Mgr Imbert écrit aux P. Chastan et
Maubant un billet : « Le bon pasteur donne sa vie pour
ses brebis ; si donc vous n’êtes pas encore partis en
barque, venez avec le mandarin Son-kie-tsong, mais
qu’aucun chrétien ne vous accompagne. » Il est obéi.
Quelques jours plus tard, les trois apôtres
comparaissent ensemble devant le juge, et sont
condamnés à la décapitation. Le martyre de Mgr Imbert
et de ses compagnons de captivité a lieu le 21
septembre 1839 à Saenam-teo, non loin de Séoul. Vers
le milieu d’octobre, les corps sont enlevés et
enterrés sur la montagne de Nogo-san. Plus tard, ces
restes ont été transférés sur la montagne Samseong. Le
21 octobre 1901, ce tombeau est ouvert et ses
ossements sont trouvés mêlés à ceux des P. Maubant et
Chastan ; les restes sont apportés au séminaire
de Yongsan. Depuis 1903, il repose, avec les pères
Maubant et Chastan, dans la crypte de la cathédrale de
Myeongdong à Séoul. Le décret d’introduction de sa
Cause de Béatification est daté du 24 septembre 1857.
Mgr Imbert a été béatifié le 5 juillet 1925 et
canonisé le 6 mai 1984.
JANSOU,
François-Stanislas, naquit le 15 novembre
1826 à Ambres (Tarn), entra diacre au Séminaire des
M.-E. le 30 décembre 1849, fut ordonné prêtre le 25 mars
1850, et partit pour la Corée le 27 février 1851.
N’ayant pu y pénétrer, il retourna à la procure de
Hong-kong. En mars 1854, il renouvela sa tentative, et
cette fois réussit. Une jonque chinoise l’amena près
d’une île où il trouva des chrétiens coréens ; peu
après, il arriva à Séoul. Il y fut bientôt atteint de la
fièvre cérébrale dont il ne se rétablit pas. Il expira
le 18 juin 1854, à Pong-tchyen, province de Kyeng-keui. JOANNO,
Pierre-Marie, né le 9 février 1832 à
Mellionnec (Côtes-du-Nord), entré tonsuré au Séminaire
des Missions-Etrangères le 3 janvier 1856, prêtre le
19 décembre 1857, partit le 21 mars 1858 pour la
Corée. Après deux essais infructueux en 1859 et en
1860, il réussit, en 1861, à pénétrer dans sa mission
mais deux ans s’étaient à peine écoulés qu’il fut
emporté par la phtisie, le 13 avril 1863. LANDRE,
Jean-Marie-Pierre-Eliacin, né le 5 janvier
1828 à Montréal (Gers), fut ordonné prêtre à Auch le
17 décembre 1853. Il entra au Séminaire des
MISSIONS-ETRANGÈRES le 5 octobre 1856, et partit le 21
mars 1858 pour la Corée. Ce fut en 1861 seulement
qu'il réussit à pénétrer dans sa mission. Au printemps
de 1863, il tomba gravement malade, et le 15 septembre
suivant, il expira. MAISTRE,
Joseph-Ambroise, né le 19 septembre 1808 à
Entremont (Haute-Savoie), commença ses études au
collège de Thônes. Il reçut la prêtrise le 16 juin
1832, et fut alors nommé vicaire à Ugine où il resta
jusqu'à son entrée au Séminaire des
Missions-Etrangères, le 8 juin 1839. Il partit le 15
janvier 1840 pour la procure de Macao, et remplit les
fonctions de sous-procureur, tout en instruisant
quelques séminaristes chinois et coréens. En février
1842, sur ses instances, Libois, le procureur général,
le laissa partir pour la Corée. Pendant près de dix
ans il multiplia les tentatives pour pénétrer dans ce
pays, tantôt par mer, tantôt par terre. Enfin, en
1852, il aborda en Corée le 29 août et se rendit à
Séoul. Ayant été, lors de
son séjour en Chine, nommé provicaire par Mgr Ferréol,
il devint, après la mort de celui-ci, le 3 février
1853, supérieur intérimaire de la mission jusqu'à la
nomination d'un vicaire apostolique. Après l'arrivée
de Mgr Berneux nommé vicaire apostolique en 1854,
Maistre resta provicaire. Il installa en 1855 le
séminaire à Baeron, province de Chungcheong. Il mourut
le 20 décembre 1857, dans cette province, au village
de Hoang-mou-sil dont il venait de commencer
l'administration. Son corps fut inhumé sur le sommet
de la montagne voisine. (Saint) MAUBANT,
Pierre-Philibert vint au monde à Vassy
(Calvados) le 20 septembre 1803. Il fit ses études
classiques au collège de Vire. Après son ordination
sacerdotale, qui eut lieu le 13 mai 1829, il fut
vicaire au Gast, et dès que son évêque l'y autorisa,
il demanda son admission au Séminaire des
Missions-Etrangères où il arriva le 18 novembre 1831.
Il partit pour Macao dès le 5 mars 1832. Il devait
aller au Sichuan ; mais, au cours de son voyage, il
rencontra Mgr Bruguière et s'offrit à l'accompagner en
Corée. Accepté par l'évêque, il se rendit du Fo-kien à
Pékin, et de là à Siwang, en Tartarie. Il resta dans
cette chrétienté pendant près d'une année, et y étudia
le chinois. Après la mort de Mgr Bruguière, il gagna
la frontière coréenne guidé par cinq chrétiens, la
franchit heureusement, et, au commencement de l'année
1836, il s'installa à Séoul. Tout en étudiant la
langue, il dut exercer aussitôt le ministère, à cause
de l'empressement des fidèles à lui demander les
sacrements. La même année, après Pâques, il visita
plusieurs groupes de fidèles dans les provinces de
Gyeonggi et de Chungcheong ; il y établit quelques
catéchistes et baptisa plus de 200 adultes. En janvier
1837, il fut rejoint à Séoul par le Père Chastan, et
reprit, après une grave maladie, ses courses
apostoliques. Ce fut sur lui que reposa
l'administration générale de la mission jusqu'à
l'arrivée de l'évêque Imbert, le 30 décembre 1837. En 1839 surgit une
persécution générale. Pour éviter de plus grands
malheurs à son vicariat, Mgr Imbert, déjà arrêté,
invita Maubant et Chastan à se livrer aux mandarins.
Les deux missionnaires obéirent, et après avoir, le 6
septembre, écrit une lettre à tous les membres de la
Société des Missions-Etrangères, ils allèrent se
constituer prisonniers, non loin de la ville de
Hong-tsiou où ils furent enchaînés. Avec son
compagnon, Maubant fut conduit à Séoul, interrogé et
torturé. Condamné à mort ainsi qu'Imbert et Chastan,
comme eux il fut décapité le 21 septembre 1839, à
Saenam-teo. Une vingtaine de
jours plus tard, les trois corps des martyrs furent
inhumés par les chrétiens sur la montagne de Nogo-san,
et en 1843 sur la montagne Samseong, à 30 lys de
Séoul, dans la montagne appelée Gwanak-san, au
district de Siheung. Le 21 octobre 1901, sa dépouille
fut transférée provisoirement au séminaire de Yongsan.
Depuis 1903, il repose, avec Mgr Imbert et le père
Chastan, dans la crypte de la cathédrale de Myeongdong
à Séoul. Le décret introduisant sa cause de
béatification est daté du 24 septembre 1857. Il fut
béatifié le 5 juillet 1925 et canonisé le 6 mai 1984. PETITNICOLAS,
Michel-Alexandre naît le 21 août 1828 à
Coinches dans le département des Vosges. Il fait ses
humanités au petit séminaire de Châtel-sur-Moselle,
puis entre au grand séminaire de Saint-Dié. Il se
présente sous-diacre au Séminaire des
Missions-Etrangères le 20 janvier 1850, mais tombant
malade il est obligé d'en sortir le 2 octobre suivant.
Ordonné prêtre dans son diocèse le 5 juin 1852, il est
nommé vicaire à Laveline. Il y reste une année et se
présente à nouveau au Séminaire des
Missions-Etrangères le 17 juin 1853. Il part le 20
août suivant pour la mission de Pondichéry. Sa santé,
rapidement et profondément altérée par les chaleurs de
l'Inde, l'oblige en 1855 à rechercher un pays plus
tempéré. Il est alors envoyé à Hong-kong où sollicité
par Mgr Berneux, il accepte de l’accompagner en Corée
en 1856. Installé dans la
province de Chungcheong, il y apprend le coréen et
s’engage dans son apostolat. A la fin de 1858, il se
trouve à diriger un vaste district. La maladie dont il
avait souffert en Inde l'atteint à nouveau et
influence son caractère. Il est, en 1862, envoyé au
séminaire de Paerong, dont le P. Pourthié est le
supérieur. Il commence la composition d'un
dictionnaire latin-coréen ainsi que d'une grammaire.
Au commencement de la grande persécution de 1866, il
est arrêté le 2 mars à Pai-rong (6) avec le P.
Pourthié. Il est décapité à Saenam-teo le 11 ou le 12
mars suivant. Son corps, enterré au lieu du supplice,
est au mois d'août exhumé par les chrétiens, qui
l'ensevelissent sur la montagne Ouai-ko-kai à une
demi-lieue de Séoul ; le 30 octobre 1899 il est exhumé
une seconde fois, gardé au séminaire de Yongsan. Le 30
octobre 1899, il fut exhumé une seconde fois et
conservé au séminaire de Yongsan. En septembre 1900,
ses restes furent inhumés dans la crypte de la
cathédrale de Séoul avec ceux du Père Pourthié et des
trois missionnaires canonisés martyrisés en 1839. Il
ne fut pas béatifié. POURTHIÉ
Jean (Charles ?)-Antoine naît le 20
décembre 1830 au hameau de Ladoudié dans la commune du
Dourn dans le Tarn. Ordonné prêtre le 11 juin 1854, il
entre peu après, le 1er juillet, au séminaire des
Missions-Etrangères et part pour la Chine le 27 juin
1855. Au moment où il y arrive, il est dirigé vers la
Corée. Il y pénètre en 1856 avec Mgr Berneux et le P.
Petitnicolas. Il est tout à la fois chargé de diriger
le séminaire Saint-Joseph établi à Pai-rong dans la
province de Tjyang-ouen et d'administrer la chrétienté
voisine. Lors de la persécution de 1866, arrêté avec
le P. Petitnicolas le 2 mars, conduit à Séoul et
emprisonné avec son compagnon, il est décapité à
Saenam-teo, non loin de Séoul, le 11 mars 1866. Ses restes, enterrés au
lieu du supplice, sont au mois d'août suivant
enlevés par les Chrétiens et inhumés sur la montagne
Ouai-ko-kai à une demi-lieue de Séoul. Le 30 octobre
1899, il fut exhumé une seconde fois et conservé au
séminaire de Yongsan. En septembre 1900, ses restes
furent inhumés dans la crypte de la cathédrale de
Séoul avec ceux du P. Pourthié et des trois
missionnaires canonisés martyrisés en 1839. Il ne
fut pas béatifié. RIDEL,
Félix-Clair vient au monde le 7 ou le 10
juillet 1830, dans la paroisse Saint-Martin, à
Chantenay-sur-Loire (Loire-Inférieure). Il fait ses
études au collège ecclésiastique des Couëts
(1843-1847), au grand séminaire de Nantes, puis à
Saint-Sulpice, à Paris, où il reçoit le sacerdoce le
19 décembre 1857. Il entre au Séminaire des
Missions-Etrangères le 29 juillet 1859. Le 25 juillet
1860, il part pour la Corée. Le 31 mars 1861, il y
pénètre ; il étudie la langue, puis se fixe à
Tsin-pat. En 1862, il administre le district de
Naï-hpo, puis revient dans celui de Tsin-pat. En 1864,
il évangélise les provinces de Kieng-siang et de
Tjyen-la. En 1866, quand la persécution éclate, le P.
Ridel réussit à se rendre à Chang-haï, afin d'y faire
connaître ces tristes événements. En septembre et
octobre de la même année, il accompagne, en qualité
d'interprète, l'escadre française commandée par le
contre-amiral Roze qui menace la Corée. Cette
expédition n'ayant pas obtenu les résultats désirés,
il doit attendre des temps meilleurs pour rentrer dans
sa mission. Le 27 avril 1869,
il est nommé évêque de Philippopolis et vicaire
apostolique de la Corée ; il assiste au concile du
Vatican et il est sacré à Rome, le 5 juin 1870, par le
cardinal de Bonnechose. De retour en Chine, il
s'installa en Mandchourie à Tcha-keou (N.-D. des
Neiges), la résidence la plus proche de la frontière
coréenne. Plusieurs fois il essaie de franchir cette
frontière ; ses efforts n'aboutirent qu'en septembre
1877. A peine commence -t-il à relever les ruines
accumulées par la persécution, qu'il est arrêté à
Séoul le 28 janvier 1878 ; il est enfermé dans les
prisons un peu plus de quatre mois, jusqu'au 5 juin.
Remis en liberté, il est reconduit en Chine. Il
compose, avec le concours de ses missionnaires, une
grammaire et un dictionnaire de la langue coréenne,
imprimés à Yokohama en 1880 et 1881. Au cours d'un de
ses voyages au Japon, en 1882, il est frappé de
paralysie à Nagasaki, et se voit contraint de revenir
en France. Il meurt à Vannes (Morbihan) le 20 juin
1884 ; il est enterré dans le cimetière de cette
ville. 2. Chine etc
LA
BRUNIÈRE (BRULLEY de), Maxime (1816
– 1846) quitte Paris en 1841 pour la Mandchourie. En
1845, il partit pour l'extrême nord-est, arriva près
de Sakhaline et fut assassiné en juillet 1846.
CALLERI,
Joseph-Gaëtan-Pierre-Maxime-Marie, né le 25
juin 1810 à Turin (Piémont, Italie), fut incorporé au
diocèse de Chambéry. Il entra laïque au Séminaire des
M.-E. à la fin de septembre 1833, fut ordonné prêtre le
20 décembre 1834, reçut sa destination pour la Corée, et
partit de Paris le 15 mars 1835 pour s'embarquer au
Havre le 21 du même mois. L'entrée en Corée étant
impossible, il resta à Macao ; en 1842, il quitta la
Société des M.-E. Il devint l'interprète de M. de
Lagrené lors de son ambassade en Chine en 1844, et, au
dire de M. Libois, bien placé pour le savoir, il fit
tout son possible pour aider les missions, et eut une
part réelle dans le succès des négociations. Il mourut à
Paris le 8 juin 1862. FRANCLET,
Jean-Baptiste-Aimé-François, né le 20
octobre 1822, à Toges (Ardennes), fit ses études au
petit et au grand séminaire de Reims, et entra minoré le
7 mai 1847 au Séminaire des M.-E. Prêtre le 17 juin
1848, il partit le 9 août suivant pour la Mandchourie.
Il fut envoyé dans la chrétienté de Hei-souei en
Mongolie, y fut arrêté avec M. Négrerie le 29 septembre
1850. Quelques semaines plus tard, sur l’ordre de
l’empereur de Chine, il fut emmené à Canton d’où il se
rendit à Hong-kong. Il travailla pendant quelques mois
dans l’île de Haï-nan, et en 1852 il regagna la
Mandchourie. GOTTELAND,
Claude, est né à Bassens en Savoie (France)
le 12 juin 1803. Reçu chez les Jésuites le 8 septembre
1822, Gotteland enseigna la physique, la chimie et
l'histoire naturelle à Fribourg en Suisse, de 1834 à
1836. En 1841 le vicaire apostolique des provinces de
Shandong et de Henan, Mgr Louis de Bési (qui résidait à
Nankin), demande l'aide de Compagnie de Jésus pour le
travail missionnaire dans son diocèse. Trois français,
les pères François Estève, Benjamin Brueyre, et Claude
Gotteland sont choisis pour cette mission, Gotteland
étant le responsable. Ils arrivent à Wusong près de
Shanghai, le 11 juillet 1842 et missionnent dans les
environs, surtout à Zikawei, où survivait une petite
communauté catholique. Gotteland, sur instruction de son
supérieur, le père Mathurin Lemaître, se consacre aux
travaux scientifiques et décède à Zikawei (Shanghai) le
17 juillet 1856. LEGRÉGEOIS,
Pierre-Louis naît le 6 août 1801 au hameau
des Iles, commune de Saint-Germain-du-Crioult
(Calvados), fait ses études classiques au collège
Stanislas à Paris, et au petit séminaire de Bayeux. Il
entre au Séminaire des Missions-Etrangères le 6 juin
1826. Prêtre le 22 décembre 1827, il part le 27
février de l'année suivante pour la procure de Macao,
en qualité de sous-procureur. Il succède au P.
Baroudel, devient chef de la procure en 1830, et
remplit ces fonctions pendant douze ans. Pendant ce temps il a participé
à la formation des deux jeunes coréens Kim Dae-geon
et Choe Yang-eop, avec qui il a correspondu après
leur départ. Les relations avec les autorités
de Macao restent assez froides. Aussi, dès que les
Anglais sont sur le point d’acquérir l'île de Hong
Kong, il songe à y transporter la procure dès 1841.
Dans ce but, il achète une propriété avec son argent
personnel. Rappelé en 1842 pour être procureur des
missions à Rome, et cette mesure n’étant agréée par
plusieurs vicaires apostoliques, il est nommé
directeur du Séminaire des Missions-Etrangères et reçu
officiellement le 10 octobre 1842. Il a occupé
différentes charges avant de mourir le 16 avril 1866.
LEMONNIER,
Eugène, né à Beuzeville-la-Bastille (Manche)
le 25 avril 1828, fit ses études au collège de Valognes,
au petit séminaire à Muneville-sur-Mer, et au grand
séminaire de Coutances. Ordonné prêtre le 5 juin 1852,
il fut d'abord chapelain dans une famille, à Orléans, et
dans le Nivernais. Il entra au Séminaire des M.-E. le 27
septembre 1854, et le 6 juillet 1855 partit pour le
Collège général à Pinang, où le 17 septembre il devint
professeur de rhétorique. Nommé procureur à Chang-haï,
il quitta le Collège le 22 novembre 1866. En 1875, le
Séminaire des M.-E. lui confia la procure générale à
Hong-kong ; il la dirigea pendant 16 ans. Malade en
1889, il demanda d'être relevé de sa charge et autorisé
à rester dans une des procures. On accéda à ses désirs
en 1891. Il résida tantôt à Chang-haï, tantôt à
Hong-kong, et mourut à Hong-kong, le 4 juillet 1899. LIBOIS,
Napoléon-François naquit à Chambois (Orne)
le 14 décembre 1805. Son ordination sacerdotale eut
lieu le 18 septembre 1830. Il entra le 29 juillet 1836
au Séminaire des Missions-Etrangères, et partit le 20
février 1837 pour les missions ; il devait aller à
Hing-hoa (Fo-kien), ou rester à la procure de Macao.
Ce dernier poste lui incomba ; il y fit fonctions de
sous-procureur. Pendant ce temps il a participé à la
formation des deux jeunes coréens Kim Dae-geon et Choe
Yang-eop, avec qui il a correspondu après leur départ.
D’ailleurs il a rencontré et a correspondu avec
presque tous les missionnaires qui se dirigeaient vers
la Corée. En 1842, il devint procureur. En 1847,
Libois reprit le projet de son prédécesseur
Legrégeois, et s'occupa de transférer la procure à
Hong-kong, où, sous le gouvernement anglais, les
procureurs et les missionnaires, leurs hôtes, devaient
trouver plus de tranquillité que sous l'autorité trop
souvent tracassière et ombrageuse du Portugal. Ce
transfert se réalisa définitivement dans les premiers
mois de l'année 1847. En 1866, il fut appelé au
Séminaire des Missions-Etrangères, reçu directeur le 7
mai de la même année, et, quelques mois plus tard,
nommé procureur de la Société à Rome. Libois y mourut
le 6 avril 1872. OSOUF,
Pierre-Marie (1829 – 1906) quitte Paris en
1856 pour installer une Procure à Singapour. Il y
resta jusqu’en 1862, date à laquelle il devint
Sous-Procureur à Hong Kong, puis Procureur en 1866. Il
y resta jusqu’en 1875, date à laquelle il revint à
Paris comme Directeur. En 1876, il fut nommé Vicaire
apostolique du Japon occidental. En 1891, grâce à lui,
la hiérarchie catholique s’établit et il devint
archevêque de Tokyo. Il y resta jusqu’à sa mort en
1906. ROUSSEILLE,
Jean-Joseph. Né le 1er août 1832, dans la
paroisse Saint-Louis, à Bordeaux (Gironde), Rousseille
fit ses études au petit et au grand séminaire de sa
ville natale. Entré au séminaire de la Société comme
diacre le 30 décembre 1854, il fut ordonné prêtre le
22 décembre 1855 et partit pour la Procure de Hong
Kong le 23 janvier 1856. Pendant quatre ans, il
assista le Père Libois, qui était à Macao puis à Hong
Kong depuis 1837. Il vit un ou deux des derniers
missionnaires en Corée lorsqu'ils passèrent par Hong
Kong. En 1860, il fut rappelé au séminaire de la
Société à Paris comme directeur. Il enseigna
l'Écriture Sainte et la liturgie, participa activement
comme premier archiviste au classement et à
l'organisation des archives du séminaire, et rechercha
aussi dans les archives publiques des documents
concernant la Société. Il devient un proche ami du P.
Charles Dallet. Nommé procureur à
Rome en 1872, puis en 1874 et 1877, le Père Rousseille
s'acquitta fort bien de cette charge. Le 4 juillet
1880, il fut élu supérieur du séminaire de Paris en
remplacement du Père Delpech, qui venait d'achever ses
douze années réglementaires. Cependant, en 1883, le
Conseil du séminaire lui confia la tâche de fonder en
Extrême-Orient un établissement pour les prêtres de la
Société qui désireraient passer quelques jours ou
quelques semaines en retraite. Il l'établit
finalement, en 1885, à Hong Kong, sous le nom de la
Sainte Famille de Nazareth. En 1899, il fut rappelé en
France pour diriger le séminaire de l'Immaculée
Conception (philosophie et première année de
théologie) à Bièvres ; mais sa santé étant très
ébranlée, il meurt le 22 janvier 1900 à Bièvres après
une courte maladie. THIVET,
Sylvestre (1820 – 1849) quitte Paris au
début de 1844 pour devenir sous-procureur à Macao.
Puis, la Procure étant transférée à Hong Kong, il est
nommé supérieur du Collège général de Penang, où il
arrive en juin 1848. Il décède en juin 1849 des suites
d'un accident. VERROLLES,
Emmanuel-Jean-François est originaire de
la paroisse Saint-Gilles à Caen (Calvados), où il naît
le 12 avril 1805. Il fait ses études au lycée de Caen
et au grand séminaire de Bayeux. Ordonné prêtre le 31
mai 1828, il entre au Séminaire des
Missions-Etrangères le 8 juillet 1830, et le 2
novembre suivant il part pour le Sichuan. Il est, en
1837, nommé supérieur du séminaire de Muping (Moupin),
à la place de Mgr Imbert devenu vicaire apostolique de
la Corée. Lorsque Grégoire XVI sépare la mission de
Pékin et crée le vicariat apostolique la Mandchourie
et la Mongolie réunies, il confie ces pays à la
Société des Missions-Etrangères et le P. Verrolles en
est nommé vicaire apostolique avec le titre d’évêque
de Colombie. Il quitte le Sichuan au mois de septembre
1840, et est sacré à Taiyuan dans le Shanxi, par Mgr
Salvetti, le 8 novembre 1840. Six mois plus tard, le 2
mai 1841, il arriva à Yang-kouan, une des chrétientés
principales de la Mandchourie. Face à des conflits, il
visite Rome et la France. Au début de l’année
1848, il est de retour en Mandchourie. La question de
la délimitation se posant de nouveau, Verrolles
revient en Europe en 1849. Retourné dans sa mission,
et ne pouvant réaliser son projet de prendre pour
coadjuteur le P. de La Brunière, qui a été massacré
dans l’extrême nord, il choisit le P. Berneux. Mais
celui-ci est nommé vicaire apostolique de la Corée. Il
revient en Europe pour assister au concile du Vatican.
Malgré son grand âge et sa santé délabrée, il repart
pour la Mandchourie en 1875. Il établit alors sa
résidence à Yingkou. C’est là qu’il meurt le 29 avril
1878.
WALLAYS,
Edmond
naquit le 31 août 1842 à Leffinghe, au diocèse de
Bruges, province de la Flandre occidentale, Belgique. Le
12 septembre 1862, il entra laïque au séminaire des
Missions Etrangères, où il eût pour condisciple et ami
Just de Brétenières. Il fut le premier belge qui, dans
la seconde partie du XIXème siècle, demanda à être admis
dans la Société des Missions Etrangères. Il fut ordonné
prêtre le 10 juin 1865, et il reçut sa destination pour
le service des Procures. Le 15 août 1865, il partit pour
Shanghai comme assistant-procureur. Arrivé à la procure
de Shanghai, M.Wallays fit sa formation
d'assistant-procureur sous la direction de M.Cazenave,
premier titulaire de cette maison. Puis, en 1866, il fut
nommé directeur au Collège Général de Penang. Il fut le
bras droit de M. Laigre-Filliatrais, supérieur du
Collège de Penang de 1866 à 1885. Le 15 avril 1885,
M.Laigre-Filliatrais mourut. Trois mois plus tard, le
Séminaire de Paris désigna M. Wallays comme nouveau
supérieur du Collège Général. A la fin de 1916, après 31
ans de supériorat, M. Wallays donna sa démission; puis,
après une année passée à Nazareth à Hong-Kong, où il ne
pût s'adapter à un climat trop différent de celui de
Penang, il revint occuper sa chambre au Collège Général.
Il s'éteignit doucement le dimanche 26 juillet 1925. En France ALBRAND,
François-Antoine, né le 1er novembre 1803
à Saint-Crépin (Hautes-Alpes), élève au petit
séminaire d’Embrun et au grand séminaire de Gap,
ordonné prêtre le 19 juin 1829, entra le 6 mai 1830 au
Séminaire des M.-E., et partit le 16 août de la même
année, pour être directeur au Collège général à
Pinang. Il fut, de 1833 à 1839, supérieur de cet
établissement. Député, en 1839, par la mission du
Siam, au Séminaire des M.-E., il fut reçu
officiellement directeur le 20 mai. Le 2 février 1855
il fut élu supérieur du Séminaire, puis réélu. Il
allait terminer le quatrième triennat de son
supériorat, quand il mourut au Séminaire des M.-E., le
6 avril 1867. BARRAN,
Jean (1797 – 1855) n'était pas membre
missionnaire de la Société mais enseigna au séminaire
et occupa des fonctions administratives, étant
assistant du supérieur à partir de 1845. Il devint
supérieur du séminaire en juillet 1851, fut réélu en
octobre 1854, il mourut subitement en janvier 1855. DALLET,
Claude-Charles est né à Langres
(Haute-Marne) le 18 octobre 1829. Le 28 octobre 1847,
il entra au Grand Séminaire de Langres. Il avait reçu
les Ordres mineurs avant d'entrer au Séminaire des
Missions Etrangères à Paris le 5 octobre 1850. Le 5
juin 1852, Charles Dallet avec d’autres est ordonné
prêtre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris et, le
20 août, il part pour l'Inde. Il est victime d'une
première crise d'épilepsie en février 1856. Il
continua d’être malade et, le 25 août 1860, malgré ses
souhaits, il fut chargé de quitter l’Inde pour Paris,
où il arriva en octobre. Le 19 mai 1863, bien qu'il ne
soit pas complètement rétabli, Dallet repart pour
l'Inde. Dallet est déterminé à rester en Inde, mais en
juin 1867, son évêque lui ordonne de retourner à Paris
en raison de sa mauvaise santé. Il avait déjà
accepté la proposition (par le P. Rousseille) d’éditer
les écrits de Mgr Daveluy pour écrire l’histoire de
l’église de Corée à la suite de la mort de Daveluy
dans la persécution de 1866. En juin 1871, on décide
d'envoyer Dallet faire une tournée de collecte de
fonds aux Amériques, la Société étant en difficulté
financière. Il avait déjà achevé la plus grande partie
de son Histoire. Le 6 février 1873, il était de retour
au séminaire de Paris, où il commença à réviser et à
compléter son Histoire. L'Histoire de l’Eglise de
Corée de Dallet fut publiée en mai 1874, puis
réimprimée en octobre 1875 avec une bénédiction écrite
du pape Pie IX. Dallet commença
alors à demander à retourner en Inde. Le 23 octobre
1876, les directeurs à Paris acceptent que Dallet
écrive une histoire de toute la Société des Missions
Étrangères. Dallet fut autorisé à passer trois ans à
visiter toutes les missions, puis à revenir à Paris
pour écrire son Histoire. Il quitta Marseille le 25
février 1877 pour visiter les missions. En avril, il
est à Hong Kong, en mai, il atteint le Japon, où il
reste jusqu’à son embarquement pour Shanghai et la
Chine le 19 juillet. Dallet arrive à Pékin le 22
septembre puis revient à Shanghai le 9 novembre,
physiquement faible et à peine capable de marcher.
Après s’être reposé, il part pour Hong Kong le 7
décembre, y passe deux semaines puis arrive à Saigon
le 30 décembre. Il commença à parcourir l’actuel
Vietnam, visitant de nombreuses missions avant
d’arriver à Kẻ Sở (Sở Kiện) au Tongking le 30 mars. Il
y tomba malade et mourut de dysenterie le 25 avril
1878. Il avait quarante-neuf ans.
DELPECH,
Prosper-Bernard, naquit à Saint-Antonin
(Tarn-et-Garonne) le 9 avril 1827. Il fit ses études
au petit séminaire de Moissac et au grand séminaire de
Montauban, où il reçut la prêtrise le 21 juillet 1850.
Le 25 septembre suivant, il entrait au Séminaire des
M.-E., et le 25 octobre 1851, en partait pour le
Collège général de Pinang, où se trouvaient alors de
nombreux élèves des missions persécutées de Chine et
d'Indo-Chine. Rappelé au Séminaire des M.-E. le
16 avril 1855, il fut reçu directeur le 15 octobre
suivant ; le 16 octobre 1865, on le nomma assistant du
supérieur, M. Albrand. A la mort de celui-ci, il fut
choisi, le 6 juin 1867, comme supérieur provisoire, et
le 11 octobre 1868, il devint supérieur à titre
définitif. Aux trois élections consécutives, - autant
que le permettait le Règlement - son mandat fut
renouvelé : les 9 septembre 1871, 9 juillet 1874, 30
juin 1877. En 1880, n'étant pas rééligible comme
supérieur, Delpech fut nommé, le 4 juillet, procureur
général de la Société à Rome. En 1883, le Règlement
permettant de le réélire supérieur du Séminaire, on le
choisit de nouveau, le 6 juillet. Le supériorat lui
fut continué par votes successifs : le 5 juillet 1886,
le 8 juillet 1889, le 4 juillet 1892. Trois ans plus
tard le 1er juillet 1895, on le nomma assistant. En
1896, son successeur, Armbruster, étant décédé, il le
remplaça le 10 février, et fut réélu supérieur le 27
juin 1898 et le 24 juin 1901. Il conserva ces
fonctions jusqu'au 27 juin 1904. Aux élections de
1904, il exprima le désir d'être déchargé du
supériorat, dont son âge et ses infirmités ne lui
permettaient plus de remplir les obligations. On fit
droit à ses vœux, mais en reconnaissance de ses
éminents services, on le nomma, le 27 juin, supérieur
honoraire du Séminaire, le seul supérieur honoraire
depuis la fondation du Séminaire en 1663. Il
s'affaiblit peu à peu et s'éteignit le 19 novembre
1909 au Séminaire.
JURINES,
Jean-Claude (1806 – 1846) part de Paris
pour le Siam en 1834. De là, il est envoyé à Sumatra.
Il revient à Paris en 1837 comme directeur du
séminaire. Il démissionne en octobre 1845 et devient
aumônier du Sacré-Cœur à Paris. |